1993

 

 

Janvier 1993

Srebrenica n’est plus séparée que de 7 km des territoires contrôlés par Sarajevo, menaçant ainsi de couper en deux le territoire sous contrôle serbe en Bosnie orientale.

 

Mars 1993

Début de l’offensive des troupes du général Ratko Mladic sur la ville et la région. Prise des villages de Konjevic Poije et Cerska par les Serbes.

 

1er mars 1993

L’aviation américaine réalise le premier largage sur la zone de Cerska. Malgré l’offensive serbe, Lord Owen et Cyrus Vance s’en tiennent à leur plan de paix.

 

11 mars 1993

Arrivée à Srebrenica du général français Philippe Morillon, commandant de la FORPRONU en Bosnie-Herzégovine. II restera dans la ville jusqu’au 28 mars.

 

12 mars 1993

Le général Morillon est empêché de quitter la « zone » par les habitants. II déclare notamment à ceux-ci : «Vous êtes maintenant sous la protection des Nations unies (...) Je ne vous abandonnerai pas».

 

19 mars 1993

Un premier convoi du HCR (175 tonnes de vivres) parvient à Srebrenica. Près de 60000 civils s’entassent dans la « zone». Début de l’évacuation des femmes et des enfants de Srebrenica.

 

20 mars 1993

Première évacuation de 674 personnes. Scènes de panique. Des personnes meurent étouffées dans les camions lors des trois opérations d’évacuation.

 

24 mars 1993

Reprise des bombardements sur la « zone ».

 

28 mars 1993

19 camions d’aides diverses entrent dans Srebrenica.

 

31 mars 1993

Troisième convoi d’évacuation. Du 19 mars à la fin avril, 8 000 à 9000 personnes ont pu sortir de la « zone », principalement pour Tuzla.

500 personnes évacuées par hélicoptère.

 

Avril 1993

Les autorités bosniaques s’opposent à de nouvelles évacuations de la population.

 

8 et 12 avril 1993

Quatrième et cinquième convois d’évacuation.

 

12 avril 1993

Un bombardement sur le stade et devant le lycée de Srebrenica fait 36 morts et 87 blessés.

 

13 avril 1993

Ultimatum des Serbes au HCR et aux autorités bosniaques quant à une évacuation de la ville.

 

15 avril 1993

Les défenses de la ville cèdent. Les Serbes sont à deux kilomètres du centre ville.

 

 

16 avril 1993

Vote des résolutions 819 et 824 (au titre de l’article 7 de la charte des Nations unies) par le Conseil de Sécurité qui « exige que toutes les parties et autres intéressés traitent Srebrenica et ses environs comme zone de sécurité à l’abri de toute attaque armée et de tout autre acte d’hostilité ». La « zone de sécurité » comprend la ville et 55 km alentour (périmètre de 4 km sur 500 mètres). Malgré le vote de la résolution 836, la FORPRONU n’a aucune obligation effective de défendre et protéger les « zones». 7600 casques bleus sont expédiés dans les 6 zones de sécurité» : Bihac, Gorazde, Sarajevo, Srebrenica, Tuzla et Zepa. Il s’ensuit à Srebrenica une démilitarisation partielle des Serbes comme des Bosniaques, des échanges de prisonniers et un approvisionnement humanitaire toutefois très insuffisant des assiégés. L’eau courante est coupée par les Serbes. Épidémies.

 

18 avril 1993

Un bataillon de casques bleus canadiens (170 hommes environ) s’installe dans la « zone » pour 6 mois. Accord quant au processus de démilitarisation des « zones » de Srebrenica et Zepa. Il sera achevé le 5 mai.

 

25 avril 1993

Diego Arria, représentant permanent du Vénézuela aux Nations unies, et des représentants des membres du conseil de sécurité se rendent en mission à Srebrenica.

 

2   mai 1993

«À propos du plan de paix: le peuple serbe n’a rien. Pendant des décennies, croates et musulmans se sont préparés à cette guerre. Il est faux qu’ils n’aient pas d’armes. Ils sont mieux armés que notre armée et celle de la Serbie et du Monténégro réunies. Nous, militaires, sommes inquiets du protectorat qu’a instauré la communauté internationale à Srebrenica. Toute la population musulmane de Srebrenica pourrait tenir dans quelques immeubles de Sarajevo, Tuzla ou Zenica (...) », Ratko Mladic, Pale.

 

5 mai 1993

Retour du général Morillon à Srebrenica. Il quittera ses fonctions en juillet.