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Rencontres
« du
Monde aux Balkans »
Guernica, Association pour la
Démocratie et la Paix en
Ex-Yougoslavie, a été créée en mars 1993, par des étudiants
toulousains. Son
nom est une référence à l’agression de ce village par les avions de la
légion
Condor, le 26 avril 1937, pendant la guerre d’Espagne dont la mémoire
reste
particulièrement vive à Toulouse.
Pendant la guerre en Yougoslavie, de
très nombreux
mouvements de citoyens dénonçant l’impuissance de la communauté
internationale
se forment dans toute l’Europe. En France, ils se rassemblent dans le
collectif
citoyens-citoyennes
pour la
Bosnie-Herzégovine qui édite une revue de liaison et tient
régulièrement
des assises afin d’élaborer une stratégie commune de pression sur les
pouvoirs
publics. Ces mouvements exigent que cessent les violations massives des
Droits
de l’Humain, les crimes de guerre, les crimes contre l’Humanité. Ils
fournissent une analyse des causes et du déroulement du conflit et
désignent
clairement les agresseurs, principalement les armées et milices
nationalistes
serbes et croates. A l’époque, ce discours tranche avec les propos
« politiques » et diplomatiques consensuels qui
tentent de justifier
l’inaction de la communauté internationale.
La fin de la guerre survient à
l’automne 1995 à la
suite des accords de Dayton. Ces accords
entérinent la partition de la Bosnie-Herzégovine entre les
communautés
croates, bosniaques « Musulmanes », et serbes. Au
prix d’une
construction institutionnelle très complexe, ils permettent aux
nationalistes
qui ont mis en œuvre la purification ethnique de bloquer toute
évolution
politique et d’orienter le vote en terme communautaire.
Dans ce contexte, Guernica décide de
réorienter son
action en direction de la société civile de Bosnie-Herzégovine. Elle
participe
à des convois humanitaires dans la ville de Goražde (décembre 95) et
organise
à Toulouse une rencontre entre les étudiants bosniaques et croates de
Mostar
(avril 96). Dès lors, elle fait le pari que le soutien à la
culture et à
l’expression artistique sous toutes ses formes peut enrayer les
logiques
séparatistes que les partis nationalistes mettent en œuvre depuis 12
ans.
A partir de 1998, la tension
alimentée par les
exactions des nationalistes serbes au Kosovo ravive son inquiétude pour
le sort
de la population civile. Instruits par le précédent bosniaque, deux
membres de
l’association se rendent à Pristina au Kosovo en février 1999 pour
recueillir
des témoignages et des photos auprès des organisations de défense des
droits de
l’Homme dans le but d’alerter l’opinion publique française.
Depuis sa création, une des
principales vocations de
l’association consiste à relayer et diffuser une information qui
parvient mal,
et souvent incomplète, sur la situation en ex-Yougoslavie. Aujourd’hui,
notre
volonté est d’attirer l’attention sur le fait que rien n’est encore
définitivement réglé : Quelle paix ont instauré les accords de
Dayton ? Comment lutter contre les nationalismes et
reconstruire une vie
culturelle, là où l’on a séparé un peuple en trois entités ?
Guernica
se veut donc émetteur, informateur d’un après guerre difficile. Pour
cela,
plusieurs moyens d’action : des missions citoyennes,
des expositions,
des conférences, des projections. La documentation que possède
Guernica est désormais très riche
et les supports très variés est reste disponible à tous :
revues, vidéos,
affiches, ouvrages d’historiens….
UN LIVRE : ŠTA IMA ? Ex-Yougoslavie, d’un Etat à
d’autres.
Une coédition
Guernica ADPE/œil électrique éditions
ŠTA IMA ? : « quoi
de neuf ? »,
« qu’est-ce qui se passe ? » (Salutation en Bosnie-Herzégovine), 260
pages qui
sont le reflet de 12 années d
Coups de projecteurs, états des
lieux, cet ouvrage
revient sur le passé et le présent de l’ex-Yougoslavie par le biais
d’articles
mais aussi d’entretiens, de poèmes, d’essais, de bandes dessinées,
de peintures et de photographies. En explorant également la vie
quotidienne et
les initiatives citoyennes, Šta Ima
?
offre une vision unique de ces nouvelles républiques.
Sortie
en librairie le 25 novembre 2005,
Prix public 30 euros.
Depuis 1997,
nous avons donc décidé de concentrer nos efforts sur la ville de
Mostar. Elle
symbolise les déchirures qui traversent la société bosnienne et la
fragilité de
la paix « froide » qui prévaut désormais.
Le Festival Interculturel de Mostar
se tient, chaque
année, au mois de juillet. Son accès est entièrement gratuit et toutes
les
personnes mobilisées y travaillent bénévolement. Cet événement est pour
nous
l’occasion de dynamiser une vie culturelle aujourd’hui en friche,
souvent
manipulée à des fins nationalistes.
Pendant deux semaines, Mostar
devient un lieu de
rencontre et d’échange pour des créateurs venant de toute
l’ex-Yougoslavie et
d’Europe de l’Ouest grâce à une programmation musicale, plastique,
théâtrale,
cinématographique et d’animations pour les enfants.
Le festival est organisé dans des
lieux symboliques le
plus souvent touchés par la guerre et aujourd’hui laissés à l’abandon.
Il
s’agit de les nettoyer, de les remettre en état afin que la population
se les
réapproprie. Une partie de la programmation du MIF est itinérante dans
et
autour de Mostar pour aller à la rencontre des habitants et répondre à
la
problématique de l’enclavement des populations.
Le festival interculturel traduit
cette volonté
réaffirmée d’inventer de nouvelles formes d’engagement citoyen.
Rencontres avec la culture contemporaine et la citoyenneté en ex-Yougoslavie.
Cette manifestation a été mise en place, pour la première fois en 2001, en collaboration étroite avec Drugi Most et le MIFOC pour instaurer la réciprocité des échanges avec les artistes et citoyens ex-yougoslaves. Elle a lieu, annuellement, les 2 dernières semaines de novembre, d’abord à Grenoble, puis à Toulouse.
Découvertes
Durant
quinze jours, présenter des
artistes
ex-Yougoslaves aux côtés d’artistes locaux ; créer
des passerelles, entre les artistes d’ex-Yougoslavie eux-mêmes
et entre ex-yougoslaves et français. Ces instants de culture sont liés
aux
questionnements politiques, sociaux, culturels posés par cette région
de
l’Europe.
Transversalités
La programmation est, par essence,
pluridisciplinaire. Elle mêle musique, poésie, performances, cinéma,
expositions photographiques et plastiques, animations socioculturelles
et
conférences.
Ces manifestations sont avant tout le
résultat d’actions et de collaborations interculturelles. Tout au long
des événements,
la programmation, l’organisation, la logistique, le public et chacune
des
représentations, mêlent des équipes mixtes, parlant tour à tour
français,
anglais, serbe, croate, macédonien, bosniaque, italien, catalan ou
castillan…
Lors de la première édition, nous
avons accueilli des
artistes de Mostar, concrétisant ainsi les échanges entamés lors du
festival.
La programmation des deux autres éditions ont réuni des artistes
français et de
Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Slovénie et Serbie. Elles ont
rassemblées, chaque année, plus de 3000 personnes, dans chacune des
deux
villes. A Toulouse, nous avons investi différents lieux pour toucher
différents
publics (Mix’Art Myrys, le
Bijou, la Mounède, le
TNT, l’ABC,
la Cave Poésie, MJC Roguet,
le Baratin ou AutreSens
à Mazères sur Salat,…).
Ces
rencontres sont donc
un moyen de diffuser des artistes qui ont beaucoup de mal à se faire
connaître,
de débattre de cette situation culturelle difficile, mais également de
sujets
plus politiques (en 2001, une conférence sur Srebrenica et la justice
internationale). En effet, la culture
contemporaine alternative d’ex-Yougoslavie est représentative de la
résistance
de jeunes artistes à la propagande nationaliste, et de leur volonté de
participer, quelle que soit leur appartenance communautaire, à la
reconstruction morale de la région. Leur créativité artistique,
musicale,
plastique, théâtrale…, est en soi
une
forme de renouvellement critique de la société.